L'extrême droite est criminogène

Publié le par www.resistances.be

Extrême droite : un palmarès de violences illimitées

Depuis toujours l'extrême droite est singularisée par sa violence. Inventaire extrait du ''Guide des résistanceS à l'extrême droite'', éditions Labor-RésistanceS, 2005

Manifestation du Vlaams Blok, dans les années 80, avec le VMO, une organisation néonazie responsable de plusieurs opérations commandos extrêmement violentes.


''Dans les médias, les faits divers ne concernent pas seulement la petite délinquance urbaine. Depuis toujours, des militants ou des sympathisants de l’extrême droite ont figuré dans les pages consacrées à la violence qui sévit dans nos rues. Violence engendrée, dans ces cas-là, par des discours de haine tenus par des leaders populistes exploitant, cultivant et instrumentalisant la xénophobie et l’antipolitisme ambiants. Trafics d’armes, ratonnades, bagarres, passages à tabac, incendies, actions commandos, fusillades et assassinats, les cas sont nombreux. En voici, une petite sélection, de 1978 (un an après la création du Vlaams Blok) à nos jours.

En 1978, plusieurs actions terroristes ont lieu contre des organisations de gauche. A Bruxelles, un commando du Front de la jeunesse (FJ) démolit la vitrine du Mouvement chrétien pour la Paix. Son local sera ensuite attaqué à la grenade fumigène, comme celui de la Ligue révolutionnaire des travailleurs, une organisation marxiste extrêmement active, victime de jets de cocktails molotov. Des tirs ciblent un joueur polonais de football du club de Lokeren. Les tireurs sont des membres du Vlaamse militanten orde (VMO). L’année suivante, les violences se poursuivent : des travailleurs immigrés sont pris à parti lors d’une manifestation du VMO à Schilde.

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A Bruxelles, toujours en 1979, des colleurs d’affiches du PS sont attaqués à la barre de fer par le FJ, qui va enlever, séquestrer et torturer un militant de gauche... En mars de l’année suivante, des nervis de l’Ordre militant flamand attaquent une cérémonie d’anciens combattants.

Le 5 décembre 1980, Ben Hamou, travailleur marocain de Bruxelles, est assassiné par un activiste du Front de la jeunesse. Quelques jours auparavant, le FJ avait incendié la Maison arabe de la culture ouvrière, proche de la CSC. Au même moment, le MRAX est aussi victime d’un attentat. Une mosquée de Malines est à son tour victime des flammes, en mai 1981. En juillet, un attentat est commis contre Pour, journal de la gauche radicale à la base de révélations sur les liens entre la droite classique et les néofascistes. Un café fréquenté par des maghrébins est ensuite la cible d’un raid. En 1982, une mosquée à Courtrai est attaquée par un commando du VMO. Deux ans plus tard, dans la capitale, un Congolais est abattu. En juin de cette même année, une école arabe est à son tour incendiée. Révélation par le journal Le Soir, en 1983, de l’existence du WNP, un groupe néonazi issu du FJ et totalement clandestin, responsable de divers méfaits (vols de documents confidentiels de l’Armée belge…) et planifiant de nouveaux attentats contre des immigrés. En mars 1984, la façade d’un café, où sont attablés des immigrés, est la cible de coups de feu. Une ratonnade raciste est organisée, en octobre 1985, par des militants du PFN.

Lors de la Fête flamande, le 11 juillet 1987, à Bruxelles, des activistes du VMO, soutenus par des militants francophones néonazis, attaquent violemment des personnes d’origine étrangère. Durant la même année, condamnation d’un ex-membre du Front de la jeunesse, passé au WNP, pour un double assassinat, particulièrement horrible, commis en 1982. Nouveau raid contre des immigrés, cette fois à Forest, en avril 1988. Des membres du PFN y participent. Le mois suivant, un de ceux-ci ouvre le feu sur des étrangers. Des militants de l’Assaut et du PFN participent à l’incendie d’un appartement d’une famille grecque, au début l’année 1989. Quatre mois après, à Anvers, un immigré est passé à tabac par des néonazis. Au mois de juin qui suit, des hooligans du RWDM, proches du groupe francophone néonazi l’Assaut, commettent une expédition punitive contre des jeunes d’origine immigrée (les agresseurs seront plusieurs années après les faits condamnés par la Justice). Une organisation clandestine néonazie préparant des attentats est démantelée, en avril 1990, à Liège. Son chef fut un temps membre du Front national.

Deux ans plus tard, une action commando du groupe antisémite l’Assaut est organisée contre un stand antiraciste à Liège. Parmi les blessés, il y a un jeune enfant. Les agresseurs, dont le chef du groupe et futur dirigeant-fondateur de Nation, sont arrêtés et emprisonnés durant plusieurs mois à la prison de Lantin. A Charleroi, à Namur et à Bruxelles d’autres actions ultra violentes seront encore perpétrées, toujours par des militants de l’Assaut.

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Après la prestation de serment d’élus du FN à Uccle, en 1995, l’un des anciens responsables de SOS Racisme, Serge Noël, est tabassé. Il sera ensuite victime de plusieurs menaces l’invitant à quitter Bruxelles sur le champ.

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En 1997, un échevin anversois du VLD porte plainte contre deux dirigeants du VB pour coups et blessures sur des policiers. En mars 1999, un complexe de kots est incendié à Molenbeek. L’auteur de cet acte criminel avouera l’avoir commis par « haine des Noirs, des Arabes… ». Plusieurs colleurs d’affiches du PS sont attaqués par des militants du FN, durant la campagne électorale de 1999. Parmi les victimes des frontistes, une femme enceinte !

Lors de l’Euro 2000, en juin, des actes de violence ont lieu entre des « supporters belges de tendance nationaliste », membres de plusieurs « Sides », et des jeunes bruxellois héritiers de l’immigration nord-africaine. Les premiers, parmi lesquels des skinheads hooligans, sont entièrement soutenus par le mouvement Nation. Celui-ci va d’ailleurs se féliciter de ces incidents, produisant ainsi chez les honnêtes citoyens un réel sentiment d’insécurité.


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Lors du pèlerinage de l’Yser de 2001, en marge des festivités organisées par l’extrême droite flamande, un ressortissant égyptien est tabassé par des skinheads néonazis et laissé pour mort. L’année suivante, un de ceux-ci abat à l’arme à feu deux jeunes durant une fête scoute. Cet ex-membre du service d’ordre du VB, connu aussi pour son antisémitisme obsessionnel, sera condamné à trente ans de prison en février 2005. Entre temps, en mai 2002, les parents d’une famille marocaine de Schaerbeek, les Isnani, sont assassinés par leur voisin, un vieux militant du Vlaams Blok.

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Comme vous l’aurez constaté par vous-même, l’extrême droite, qui prône le retour à la sécurité, représente pourtant un réel danger public. D’autant plus que certains de ses militants impliqués dans des faits divers sont aujourd’hui toujours actifs dans des partis antidémocratiques, souvent même au sein de leur direction.''

Manuel ABRAMOWICZ

L'entièreté de cet article peut-être lu dans :

''Guide des résistanceS à l'extrême droite''
de Manuel Abramowicz
éditions Labor-RésistanceS, 2005


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K
J'attends de voir<br />
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